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EXPOSITION "MARCHER" Printemps-été 2006

La figure de l’homme qui marche signe une des représentations humaines les plus valorisées. Aussi, l’expérience de la marche fait-elle l’objet d’un vaste panorama que les artistes continuent d’enrichir de multiples façons. Les oeuvres présentées ici, gravures, sérigraphies, photographies, vidéos, en témoignent. La marche comme quête existentielle, exploratoire, diététique... et la marche comme fugue, fuite, figure de l’exil et de l’errance absolue, se croisent et interfèrent dans le dialogue entre les oeuvres. Qu’ils s’attachent particulièrement aux espaces naturels ou, au contraire, ne s’intéressent qu’à l’exploration urbaine, la plupart des artistes considèrent la marche comme une nécessaire manière d’appréhender le monde. Leur pas entraîne la pensée et articule le regard : « Je marche, donc je suis ... »

En dehors de toute convention, la pratique de la marche reflète une forme de résistance au prêt à penser, au consumérisme et à la facilité. Mode de déplacement élémentaire, la marche est tout autant l’ultime recours des plus démunis - les exils contraints de ces dernières décennies ont changé le monde à plus d’un titre -, qu’un luxe exemplaire - le temps qu’elle induit éloigne des pressions sociales de productivité, du « privilège » de la vitesse et du sens convenu d’une certaine modernité. Les artistes naviguent entre ces paradoxes, ils ont le choix des voies qu’ils explorent, des territoires qu’ils nous invitent à découvrir. Leur énergie va de pair avec la sensibilité et la fragilité qu’ils convoquent et engendrent.L’exposition propose moins d’illustrer une thématique que de donner à voir ces pratiques artistiques qui sontautant de points de vue et d’expériences de la condition de l’homme contemporain. Prolongement de l’action de l’artothèque départementale, le « printemps de l’estampe », fait peau neuve : il s’ouvre au multiple sous toutes ses formes et élargit son déploiement sur le département. Dans le même esprit, et pour favoriser l’accès au plus grand nombre de visiteurs, des visites commentées, une conférence, la projection d’un film 35 mm, mais aussi des « promenades vagabondes », une randonnée et des lectures sont proposées tout au long de l’exposition sur la plupart des sites.

1 SITE CAJARC : Maison des arts Georges Pompidou à Cajarc

CHANTAL VEY

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Le temps d’une Marche
(2001)

Marie-Ange GUILLEMINOT Nuancier 110, 2003 7 lithographies originales 62 x 62 cm sur Shiohara 40 gr. Collection Michael Woolworth, Paris

Les séries du nuancier sont de l’ordre de l’apparition. Ici les chaussures, objets si précieux quand il s’agit de marcher.

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Marie-Ange Guilleminot

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Marie-Ange Guilleminot
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Marie-Ange Guilleminot
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Hamish FULTON Fourteen walks (1971 - 1989) 14 lithographies, divers formats Collection Fonds National d’Art Contemporain, Paris T asmania / a slow journey Photographie N/B, 1979 97,5 x 79,5 cm Wild Flowers Photographie N/B, 1981 46 x 241,6 cm Collection du Musée National d’Art Moderne,Centre Georges Pompidou, Paris

Avec Hamish Fulton la marche se conçoit pour elle-même « No walk, no work », pas de marche, pas d’oeuvre, est la formule dont l’artiste fait sa règle de conduite artistique. Ses photographies, dessins, lettrages ne sont en un sens que le simple substitut de quelque chose qui nous demeure invisible : la marche. Ces objets ont statut d’oeuvre mais ce qui compte pour Fulton, plus que l’objet ou la forme, c’est l’attitude. Né en 1946 à Londres.Vit et travaille en Angleterre et dans le monde

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Hamish Fulton
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Hamish Fulton 2
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Hamish Fulton 3
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Hamish Fulton 4
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Hamish Fulton 5

Mircea CANTOR Shortcuts, 2004 Triptyque photographies noir et blanc 49 x 73 cm chacune Don de la Société Ricard, Prix Ricard 2004, Fonds national d’art contemporain, Ministère de la culture et de la communication, Paris.

Shortcuts, 2004, évoque des paysages urbains de périphérie avec leur étendue de terrains vagues. Chaque photographie présente une voie à partir de laquelle se forme un réseau de raccourcis, comme autant de directions possibles qui se sont tracées en dehors des sentiers battus, inévitablement et malgré les règles établies. Né en Roumanie, Mircea Cantor en 1977, vit maintenant à Paris. Il expose en ce moment au Palais de Tokyo dans « Notre Histoire ».

Marc DESGRANDCHAMPS La Bacchante, 2005 Lithographie originale 152 x110 cm sur velin de Hahnemule 350 gr. Collection Michael Woolworth, Paris

Une double sensation d’unité et de dislocation habite toute l’oeuvre de Marc Desgrandchamps. Il ne peint pas sur le vif, mais le paysage est omniprésent, dominateur. Dès lors, les grandes figures associées à ce fond, sans souci d’échelle, s’y diluent, flottent, fantomatiques. L’artiste cultive ces hybridations, sans souci symbolique ou allégorique précis. On déplace le regard dans un environnement familier, en oubliant la dangerosité et les inquiétudes d’un monde au bord de la disparition. Né à Sallanches en 1960, vit et travaille à Lyon.

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Marc Desgrandchamps
bacchante

Valérie JOUVE Sans titre 2 photographies couleur, 1994 et 1996-1999.100 x 130 cm Collection du Musée National d’Art Moderne, Paris

Les images de Valérie Jouve se présentent le plus souvent par séries : les passants ou l’architecture de la ville sont traités sans emphase, ni virtuosité. Le paysage urbain évoque la permanence, tandis que les passants inspirent le transitoire, l’éphémère. Ses personnages sont perdus dans l’immensité de la ville. Née en 1964 à Saint-Étienne. Vit et travaille à Paris.

Laurent MALONE Corviale 2004 Vidéo, Co-réalisé avec Stalker Deux marcheurs arpentent l’immense immeuble éponyme de la banlieue de Rome. I stambul , 2004 Photographies

Laurent Malone réalise un travail d’analyse et de documentation des mutations de l’espace urbain à partir de parcours dans les villes. La marche est au centre du processus photographique développé. “La marche”, permet l’agencement libre des éléments de l’espace géométrique des villes traversées et transforme l’ordre imposé en un espace vécu. Laurent Malone vit et travaille à Marseille

Francis ALŸS Sans titre, 2004 Photographie noir et blanc, 36 x 25,5 cm Collection du Fonds Régional d’Art contemporain de Haute Normandie T he Modern Procession, New York City, June 23nd 2002, 2002 Collage, crayon et peinture sur papier. 55 x 73,5 cm. Edition de 60,56/60 Collection du Fonds Régional d’Art contemporain de Haute Normandie

Dès que l’on aborde l’oeuvre de Francis Alÿs, on est confronté à un ensemble de représentations de l’artiste qui en forment un portrait sympathique et cohérent, non pas celui d’un néo-conceptuel sérieux ou d’un entrepreneur Pop, mais d’un individu apparemment sans attaches ni direction précises, d’un artiste en amateur. L’éphémère, c’est-à-dire le fugitif, le transitoire, est le principe central de l’art de Francis Alÿs.