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La nudité en danse ( quelques repères)

Isadora Duncan

Au début du XXe siècle, Isadora Duncan ose exhiber ses jambes et ses bras nus dans ses « danses libres » qui contribuent à libérer le corps des danseurs. Un premier pas vers la nudité sur scène.

Le Butô

La danse butô, telle qu’elle apparaît dans l’œuvre de ses fondateurs, Tatsumi Hijikata et Kazuo Ono, est souvent exécutée quasiment nu, le corps blanchi et le crâne rasé, jouant de l’analogie avec le squelette.

Ushio Amagatsu, Sankai Juku, Kagemi, 2000 © Jacques Denarnaud

Anna Halprin, Parades & Changes (1966)

Pièce majeure des années 1960, Parades & Changes est l’une des premières à assumer le corps des danseurs dans leur nudité. La pièce fait scandale et sera interdite aux Etats-Unis pendant deux décennies.

Pina Bausch, Le Sacre du Printemps (1975)

La bretelle de la longue robe fluide qui casse et dévoile un sein est l’un des topoï, volontaires ou non, de la chorégraphe Pina Bausch. C’est particulièrement le cas dans Le Sacre du Printemps, pièce sensuelle et violente dansée sur la terre fraîche qui peu à peu recouvre les corps en sueur.

Maria Ribot, Pièces distinguées( 1994-2004)

De 1993 à 2003, Maria Ribot se met en scène dans des piécettes qui caricaturent la condition féminine, comme dans celle-ci, où elle attend, nue et ficelée comme un colis à livrer.

Jiří Kylián, Bella Figura (1995)

Exemple rare de (semi) nudité utilisée dans la forme du ballet, Bella Figura de Jiří Kylián est considéré comme la pièce emblématique du chorégraphe praguois à l’inspiration néo-classique.

Jérôme Bel (1995)

Chorégraphe conceptuel, Jérôme Bel rassemble dans sa pièce Jérôme Bel les quatre principes de base de la danse : lumière, musique, corps et espace. Les interprètes font connaître leur corps par les chiffres et les noms qu’ils y inscrivent.

Alain Buffard, Good Boy (1998)

Dans Good Boy, Alain Buffard, seul en scène, souhaite « reprendre le corps à zéro, s’offrir une autre grammaire organique, répéter des gestes quotidiens pour lui inventer des entraves fictives ».

Sasha Waltz, Körper (2000)

Pièce emblématique de Sasha Waltz, Körper fait danser les corps presque nus dans une boîte aux parois transparentes.

Angelin Preljocaj, Le Sacre du Printemps (2001)

Dans son Sacre, Angelin Preljocaj dénude entièrement la jeune fille qui se démène sur un gazon vallonné, avant d’être sacrifiée pour favoriser la renaissance de la nature.

Gisèle Vienne, Showroomdummies (2001)

Gisèle Vienne, chorégraphe et marionnettiste, explore les frontières entre animé et inanimé dans des mises en scène inquiétantes.

Jan Fabre, Quando l’uomo principale è una donna, (2004)

Souvent le nu apparaît dans les pièces de Jan Fabre, comme dans ce solo écrit pour Lisbeth Gruvvez, où la danseuse s’enduit d’huile, glisse et joue avec des boules chinoises...

Marie Chouinard, bODY_rEMIX (2005)

Dans ses pièces, Marie Chouinard montre des corps androgynes et machiniques, comme dans bODY_rEMIX, œuvre inspirée de la torture physique du danseur.

Latifa Laâbissi, Self Portrait Camouflage (2006)

Nue, une coiffe d’Indien sur la tête, Latifa Laâbissi incarne avec beaucoup d’humour la femme qu’elle est, danseuse et arabe, dans la France politique d’aujourd’hui.

Alain Platel, Nightshade (2007)

En 2007, plusieurs chorégraphes (notamment Vera Mantero, Alain Platel, Claudia Triozzi, Wim Wandekeybus) sont invités à se confronter à l’exercice du strip-tease, exécuté par des professionnel(le)s. Le résultat, intitulé Nightshade, est assez décevant car trop policé et ne bouleverse pas les codes du strip.

Dave Saint-Pierre, Un peu de tendresse bordel de merde ! (2009)

PErformance

Les gens d’Uterpan, Parterre (2009)

Intervenant de manière inopinée avant les spectacles, les danseurs descendent les gradins en passant sur les corps des spectateurs, une première fois habillés puis nus, dans un « rapport direct du public avec le corps et la pratique du danseur », expliquent Annie Vigier et Franck Apertet, directeurs de la compagnie.

Enna Chaton

Enna Chaton photographie des hommes et des femmes dans leur plus simple appareil, réquisitionnés par petites annonces

Site

Ana Borralho et Joao Galante