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Partitions 2 ( dessins et formes prescriptives)

Quelques précurseurs dans le renouvellement des systèmes de notations :

Luigi Russolo, et sa "notation enharmonique pour les intunarumori futuristes" (elle conserve la portée traditionnelle, avec la clé de sol et la clé de fa, mais les notes sont remplacées par des lignes continues épousant les moindres variations de tonalité.

Kurt Schwitters et Jan Tschibold (typographie), Ursonate (1922-1932) +

Rudolf Laban : a développé la cinétographie à partir de 1928, accompagné d’Albert Knust, nouveau système de notation pour définir le mouvement.

Rudolf Benesh : La notation Benesh, du nom anglais Benesh Movement Notation, est un système qui permet de transcrire le mouvement humain. Conçue en 1955 par Rudolf Benesh, elle est principalement appliquée aux mouvements dansés

Le Sutton system : le système de notation de Valérie Sutton se base sur le International Movement Writing Alphabet, qui est utilisé dans une écriture du Mouvement qui compte 5 subdivisions :
- 1. SignWriting, pour écrire le mouvements des signes de Langages,
- 2. DanceWriting, pour écrire les choreographies,
- 3. MimeWriting, pour écrire le mime classique,
- 4. SportsWriting, pour écrire le patinage artistique et la gymnastique
- 5. MovementWriting, pour écrire tout les gestes

Exemple pour la danse Jazz :

Partitions d’écritures

Bernard Heidseick, Poèmes partitions (1960) Bernard Heidsieck n’hésite pas à s’émanciper de tous les formalismes, à traiter la langue comme une matière qui s’étire, se pulvérise, se multiplie, s’atomise... à en dégager toutes les dimensions plastiques (révélée par un travail de spatialisation du texte dans les partitions), musicale (dimension affirmé dès les débuts par le terme de Poèmes-Partitions) et, également physique (d’où le terme d’action, que très vite il employa).

John Cage, Variations I-III ( 1961)

Dans ces partitions graphiques, Cage utilise uniquement le cercle comme figure de notation, issue d’une disposition aléatoire des cercles sur les feuilles de papier, selon des principes établis par Cage (chevauchement, variables d’interpénétration), et ce pour mesurer l’espace et le temps propre à cette partition.

George Brecht, Partitions d’events et Water yam (1959-1983) + il développe à partir des années 60, ses Events score, forme courte et prescriptives d’actions qu’il écrit sur des petites cartes. Evolution de la partition musicale, ces dernières consiste en une suite de mots décrivant à l’interprète un certain nombre d’instructions à exécuter. La Water yam en 1966 sera un recueil d’une centaine de ces partitions d’events.

Yoko Ono, Les "instructions-tableaux" (1966) "tableaux à construire dans la tête"

Yoko Ono, Snow Piece (1963)

Mel Bochner Working Drawings and Other Visible Things on Paper not Necessarily Meant To Be Viewed as Art. (1966)

Elaboré dans le contexte (désargenté) de la School of Visual Arts de New York entre le 2 et le 23 décembre 1966, "Working Drawings…" passe pour être la première exposition d’’art conceptuel. C’est l’une des premières fois qu’en lieu et place d’œuvres d’art, un commissaire d’exposition, en l’occurrence l’artiste et critique d’art Mel Bochner, fait le choix explicite de mettre en avant le processus de travail en exposant des dessins préparatoires et d’autres choses visibles sur papier pas forcément censés être regardés comme de l’art.

Lawrence Weiner. l’énoncé 032 (1969) : « une plaque de contreplaqué fixée au sol ou au mur ». L’actualisateur du concept pourra décider de mettre la plaque au sol ou au mur ; il pourra choisir tel ou tel sol, tel ou tel mur ; il pourra déterminer les dimensions, la forme et la couleur de la plaque, arrêter l’emplacement de cette dernière sur son support, etc.

Rappelons les trois propositions de Weiner qui fonde sa démarche prescriptive : 1/ L’artiste peut réaliser la pièce. 2/ La pièce peut être réalisée par quelqu’un d’autre. 3/ La pièce n’a pas besoin d’être réalisée. Licence est donc accordée au propriétaire ou au preneur en charge de l’œuvre de choisir entre diverses modalités : la réalisation ou la non-réalisation du concept ; le recours à l’artiste ou non, en cas de réalisation. Si le collectionneur ou commissaire d’exposition opte pour la deuxième proposition, il sera l’auteur d’une réalisation plastique et, qui plus est, un auteur peu contraint dans son activité.

Claude Rutault, définitions/méthodes toile à l’unité, (1973) prescrit l’accrochage d’une toile de format standard sur un mur peint de la même couleur qu’elle ; le preneur en charge de l’œuvre choisit le format et la couleur précis

Démarches et exemples contemporains :

Diane Borsato , Untitled Scores (2008)

I created a series of drawings of altered instruments and absurd performance proposals. Scores proposed playing the flute with borrowed breath, or holding it out of a car window to play it with the wind. Others include two trombones with one shared slide, a song sung with a dental guard in place, or an electric guitar plugged into lemon batteries. Some scores were more abstract with drawings of icicles, flower buds, or a model of the CN Tower.

Erwin Wurm, Morning Walking (2002), scénarios de marche

2. Restez devant un poteau (feu de circulation, boite aux lettres...) et pressez le sac entre votre épaule et le poteau . Le côté du sac touche votre épaule et le poteau. Refaite cette position plusieurs fois.

3. Placez le sac au sol, marcher sur le sac avec les pieds joins et restez dessus bien droit

4-5. Mettez la poignée du sac dans votre bouche ou coincer le sac entre vos jambes, et continuez à marcher.

Jean Derome, Canot-camping (2000) est une composition d’envergure pour un orchestre de chambre. Elle est ce que son composi­teur Jean Derome appelle une mosaïque musicale faite de compositions autonomes, s’appuyant sur le thème d’une expédition de canot-camping. La pièce agit comme « territoire musical » que l’orchestre peut explorer à tra­vers une représentation donnée, appelée « expédition ».

Rebecca French and Andrew Mottershead, People serie (2004)

Frédéric de Carlo, Alice Chauchat, Frédéric Gies, Isabelle Schad and Odile Seitz, DANCE PRATICABLE

Dance (Praticable) is a dance piece that can be performed as a solo or as a group piece. It is based on a score written by Frédéric Gies. The interpreters of the score become co-author of the choreography.

http://www.dancepraticable.net/download/dance_score.pdf

Christian Marclay, Shuffle, (2007)

jeu de 75 cartes de photos de partitions sur divers objets du quotidien. il propose alors de les utiliser comme partition pour créer une séquence musicale propre à chacun. Les sons peuvent être générés ou simplement imaginés.

Tim Etchells, Safety Measures - Postcard with Instructions, (2006)

Christophe André, Contre ergonomie,

Contre ergonomie est un protocole qui dénonce les modes de production pensés selon la méthode cynique de l’obsolescence programmée, c’est-à-dire selon le principe industriel répandu qui consiste à fabriquer des objets avec une durée de vie limitée pour forcer la consommation. Poussant à son paroxysme le concept, Christophe André conçoit des flûtes à champagne percées d’un trou, bouché par de la colle alimentaire (sucre glace et eau) : lorsque l’alcool est servi, la colle, au contact du liquide, se dissout progressivement, et le mousseux se répand sur les pieds des buveurs. L’objet a ainsi une durée de vie inférieure à son temps d’utilisation, et pousse l’utilisateur à changer de comportement.

Ikhéa©services, slow mo « articulés autour des notions d’usages et de prestation, (…) souhaitent susciter des interrogations sur les normes comportementales, au moins autant que sur les normes artistiques elles-mêmes. » [1]