« Je croyais enfin qu’être deux c’était constituer un tout. Mais l’être aimé me reste obstinément extérieur. Le rapport qui m’unit à lui ne comble pas la séparation il la confirme. » [1]
Nous reviendrons ici sur des démarches qui mettent en jeu l’acte d’accoupler, de faire couple et d’ajointer du 2. Nous tenterons de proposer ici quelques démarches emblématiques, à la fois celles qui forment du deux (création de figure, processus d’ajointement) ainsi que les démarches qui mettent en mouvement ou en jeu un couple déjà constitué. Nous nous sommes attachés non pas à la figure même du couple ou du duo, mais davantage au potentiel renouvellement de la figure du deux. Où se situe ces nouvelles figures, de quoi sont elles constituées, que produisent-elles ? Que signifie-t-il aujourd’hui donner à voir la figure du couple ? Où se place la relation au public ?
Pour tenter de relier ces gestes et postures, nous avons répartis les pièces et œuvres sous formes de 5 formules, telles le produit ou l’équation en travail :
2 = 1+X : un couple formé d’indéterminé
2 = 1+1 : un couple constitué de deux entités
2 = X+X : le couple à deux inconnus / a-couplement neutre ; non genré
2 = 1-1 : un couple où l’un annule l’autre / Les figures de disparition et d’épuisement
2 = 1+XX : un couple incluant cet autre qu’est le public
Ici le couple est la forme à construire. Partant d’un manque à combler, le couple sera ce qui se construit au fur et à mesure chez Alÿs. De l’informe jusqu’à la construction de deux pôles bien distincts chez Kim, le couple sera chez Phelippeau la réunion de deux pôles mis ensemble dès le départ, une confrontation de deux singularités. Le couple est dans cette partie une figure dont la construction est donnée à voir.
Francis Alÿs, Duett Venice (1999)
Deux protagonistes (Alÿs et Honoré D’O) arrivent séparément dans la lagune vénitienne, portant une partie d’un tuba (l’instrument de musique). Ils déambulent ainsi dans les rues jusqu’à se rencontrer. Quand ils se sont enfin trouvés, ils assemblent alors le tuba et Honoré d’O souffle autant se faire se peut pendant qu’Alÿs applaudit. La marche à travers les rues aura duré trois jours avant que les deux individus ne se rencontrent
Mickael Phelippeau, Bi Portrait, Jean Yves (2008)
"Bi-portrait, ce serait, le temps d’une performance, faire état d’une rencontre ou de ce qu’elle aurait pu être à travers une suite de mises en situation." Avec le souvenir d’avoir un jour voulu être moine, j’invite Jean-Yves, curé de Bègles, rencontré le 11 juin 2007 qui m’a lui-même accueilli en résidence à la maison paroissiale en novembre 2007. Ces différents contextes, convoquant des dimensions à la fois factuelles et fictives, permettent alors l’émergence de problématiques propres à la représentation de l’individu.
Jung-Ae Kim, Molt (2011)
Dans MOLT, deux danseuses évoluent dans un état hybride, parfois deux entités distinctes, parfois fusionnées entre elles ou au travers de leurs costumes. Ces costumes sont créés avec des cheveux. Les cheveux symbolisent la force, la séduction ou encore la féminité. Pour moi les cheveux ont un lien très fort à l’intimité, représentent des éléments culturels ainsi que sociaux. Ces costumes sont fait d’un seul élément, et suggèrent en même temps toutes ces références à la fois. De ceux-ci émergent leur identité propre, ils permettent de créer leur propre univers, en perpétuelle transformation. (INFO)
Dans cette pièce, on assiste à la mutation et modification des corps. La bi-polarité va d’une forme indéterminée à la constitution d’un deux.
Le couple sera perçu ici comme la mise en commun de deux singularités distinctes. Il s’agira de ce qui fait (encore) différence au sein du couple. Comment les singularités peuvent-elles persister en tant que telle ? La figure du couple est ici ce qui va être mis à l’épreuve. On passera de la synchronisation à la désynchronisation (Gonzalez Torres et Ingvartsen), de la présentation d’un contraste établi (Leonard et Rambert) sans oublier la tentation de la fusion au sein du couple (Huynh).
Felix Gonzalez Torres, Untitled (Perfect Lovers) (1991)
Mette Ingvartsen & Jefta van Dinther, It’s in the air (2009)
Ce duo homme-femme s’inscrit dans un dispositif scènique composé de deux trampolines installé côte à côte. Un corps masculin et un corps féminin semblent se transformer spontanément en structures techniques, en machines corporelles. Ils sautent, bondissent, pivotent, voltigent, dérapent, glissent, flottent, rebondissent, frémissent… Ces corps défient alors les lois du mouvement et de l’inertie pour expérimenter toutes les relations possibles, tous les mouvements et interactions. Changements imperceptibles, répétition obsédante, expérience de la durée, de la perte de contrôle , ce duo se joue d’une certaine synchronicité en produisant une vision séquencée du mouvement induit par le bond et le rebond mis en dialogue.
Interview Mette Ingvartsen et Jefta Van Dinther réalisé par Gilles Amalvi pour le festival d’Automne à Paris
Choreography & performance : Jefta van Dinther & Mette Ingvartsen | light & set design : Minna Tiikkainen | sound design : Peter Lenaerts | dramaturgy : Bojana Cvejic | production management : Kerstin Schroth Co-production : PACT Zollverein (Essen), Hebbel am Ufer (Berlin), Kaaitheater (Brussels). Funded by : Hauptstadtkulturfonds (Berlin, Germany) and Kunstradet, Danish Arts Council (Denmark). Supported by : Eurotramp (Germany), Les Brigittines (Brussels), Charleroi/Danses, Centre Chorégraphique de la Communauté Francaise de Belgique (Brussels), Ballhaus Naunynstraße (Berlin) and sommer.bar 2007 a project of Tanz im August (Berlin). A production of Mette Ingvartsen/Great Investment and Jefta van Dinther/Sure Basic
Antonia Baehr, Over the shoulder (2009)
Dans le langage cinématographique, « Over the shoulder » désigne un plan rapproché sur le visage d’un acteur, cadré par-dessus l’épaule de son interlocuteur – afin d’indiquer la présence d’un dialogue. Dans le dialogue qui s’instaure entre Antonia Baehr et Tamar Shelef, les émotions circulant à la surface des visages sont les matériaux à partir desquels cette « chorégraphie pour pas et émotions » va s’écrire. L’orchestration de la respiration, des contractions des muscles du visage, des variations de postures, nous révèlent les circuits qui fabriquent l’expressivité du vocabulaire émotionnel. Détachées de leurs causes, de leurs effets et des trames narratives qui les enrobent, ces émotions vont donner lieu à une rigoureuse partition abstraite, travaillée par cette question : combien de temps et avec quelle intensité l’expression des émotions peut-elle rester enchaînée à cette structure, menaçant à tout moment de la faire éclater, de la déborder, de la défaire ? Prenant plaisir à jouer, à effectuer des tâches impossibles, à troubler les genres, Antonia Baehr et Tamar Shelef nous présentent une abstraction queer.
Zoe Leonard, 2 toilets(1994)
Pascal Rambert, La clôture de l’amour (2011)
Un homme et une femme se font face, et vont épuiser, par deux monologues successifs, un désamour. Le torrent des mots de l’un sur l’autre creusera la distance qui les sépare et déconstruira petit à petit ce deux.
"Il y a le masculin et le féminin. Il y a deux regards, deux silences, deux paroles pour dire la violence d’un amour qui meurt." (Jean-François Perrier)
Emmanuelle Huynh, Tout contre (1998)
Ce duo pour un homme et une femme se noue dans la rencontre des corps, où attirance et répulsion délimitent les termes de leur reconnaissance. La rencontre est programmée, débute dans l’obscurité où l’un des danseurs est en attente de l’autre. La lumière apparaît, surgit la danseuse. Leur rencontre s’amorce, emplie d’imprévisibilité. Tout contre se déroulera ainsi au rythme de cet écheveau des modes d’être à deux, du support des poids, de ceux corps, d’un rapport peau-à-peau entre cette femme et cet homme, d’une ambivalence entre proximité et adversité où la rencontre ne cesse de se rejouer.
"La figure de l’autre sera pour moi celle d’un homme. J’aimerais travailler à ce qui survient dès que l’autre apparaît, c’est-à-dire à la confrontation, à la tentation de la fusion, de la plongée dans l’autre, de sa propre dissémination en l’autre. Et corrélativement à la nécessaire séparation au sens philosophique du terme, c’est-à-dire à l’autonomie, la distance, la constitution du "un". Il sera donc question du dehors et du dedans, de la difficile séparation-limite entre soi et l’autre. La peau est cette première séparation de soi et du dehors." Emmanuelle Huynh
Ici la différence vient se loger dans le similaire et le double. La bi-polarité genrée est mise à mal, ouvrant sur des figures de couple à deux inconnus indéterminés. Au-delà de ce trouble de la représentation ouvrant sur la visibilité d’une "esthétique queer" chez Salamon, d’autres artistes vont faire de la figure du couple une posture artistique (Gilbert & George/ Eva & Adele/ Breyer P-Orridge Genesis). Ici le couple n’est plus une forme à construire, ni une base de composition mais une figure symbolique.
Eszter Salamon, Reproduction (2004)
A partir des postures du Kâmasûtra, Salamon met en jeu le rapport sexué mais au lieu de reprendre le couple hétérosexuel, elle trouble la perception des genres. Ce projet génère des corps volatiles qui ne peuvent plus être fixés à une seule identité et propose une réflexion sur la manière dont un corps se constitue à partir des différents regards qu’on lui porte. Le dispositif consiste en répétitions d’agencements de corps, d’accessoires, de costumes, de mouvement, et en une mise en contact de ces éléments. A travers la reproduction de scènes d’intimité qui insistent dans leur durée, le public assiste à un autre spectacle où les limites physiques que nous sommes habitués à voir sont altérées. (Petra Sabisch) infos
Conception : Eszter Salamon
Avec : S. Berggren, V. Castan, L. Glass, V. Knolle, A. Martinez, O.Candy, L. Rubio, I. Schad, L. Young.
Collaboration pour les costumes : Antonia Baehr and Keren Nathan. Direction technique : Bruno Pocheron. Musique : Fugazi.
Gilbert & George
inséparable couple artistique depuis 1970, Gilbert & George ont débuté par des performances (The Singing Sculpture en 1970) instaurant une présence et des costumes emblématiques, devenant depuis un de leur leitmotiv. Conservant cette imagerie spécifique d’un couple masculin, les artistes la mettront ensuite en scène dans de grands photomontages pour rencontrer de jeunes escorts lors des vernissages.
Eva & Adele
Ce couple atypique, un homme et une femme autoproclamés The Hermaphrodit Twins in Art. Eva & Adele investissent les vernissages et tous les lieux qui sont pour elles autant de "socles de représentation". Elles sont toujours vêtues de tenues identiques, surprenantes et ultra féminines, le crâne rasé et maquillées de paillettes. Une des phrases emblématiques de leur démarche est "Wherever we are is museum" (tout lieu où nous sommes est musée). Leur déplacement et infiltration in situ devient pour elles à la fois "un film et une peinture."
C’est l’image d’un couple hybride qu’elles véhiculent et donnent à voir, entre gémellité et transexualité.
Breyer P-Orridge Genesis+Lady Jaye Breyer P’Orridge
En 1965 Neil, alors étudiant à l’université de Hull, se fond dans le personnage de Genesis P-Orridge qu’il s’est créé. Performer britannique, il se consacre pendant plus de 30 ans à la musique, en formant ou participant à des collectifs ou groupes (COUM Transmissions, Throbbing Gristle, Psychic TV). Avec sa femme Lady Jaye,ils se lancent en 2000 dans une expérimentation corporelle inédite : ils subissent tous deux des opérations de chirurgie plastique dans le but de devenir physiquement semblables. « L’idée n’est pas d’être jumeaux mais d’être deux parties d’un nouvel être », un être "pandrogyne" (pandrogynous) qui s’appellerait "Genesis Breyer P-Orridge". Genesis a notamment reçu des implants mammaires et a commencé à parler de lui même en utilisant le pronom anglais "she". En 2007, Genesis Breyer P-Orridge annonce le décès inattendu de Lady Jaye Breyer P-Orridge.
Si le couple est déjà constitué, on assistera à son délitement. Les deux singularités qui le composent vont s’annuler l’une l’autre. La figure du couple chez Pieter Ampe donne à voir une ambiguïté des rapports (de la lutte à l’étreinte), pour une mise ensemble conflictuelle. Abramovic creuse cette ambivalence et Courrèges pose une inéluctable fusion, celle qui entraîne la disparition de l’un par l’autre.
Pieter Ampe & Guilherme Garrido, Still standing you (2010)
Un duo aux pulsions contradictoires, où le deux en jeu se patine d’indéterminé quant à la relation mis en scène.
Marina Abramovic & Ulay, Breathing in- Breathing out (1977)
François-Xavier Courrèges, Fusion (2003)
Dans cette vidéo, une bougie regroupant les deux personnages (masculin) du dessin animé Ernest & Barnabé, tourne dans un décor bariolé. Au-dessus de leur tête, trône le mot « Happy », inscrit sur un gâteau que les deux personnages tiennent à bout de bras. Comme un écho à une liaison amoureuse, la bougie allumée, se consume. Les personnages dansent indéfiniment sur la musique samplée d’une chanson du groupe Depeche Mode. Le refrain : « All I ever needed … is here in my arms » se répète inlassablement. La vidéo durera quinze minutes, le temps pour la bougie de se consumer entièrement et d’emporter avec elle les deux personnages, répandus en cire. L’un est parti avant l’autre, l’autre a été emporté avec lui. Côte à côte, ils matérialisaient le lien indéfectible de la relation amoureuse. La passion les a consumés tous les deux. Par la même, l’œuvre dépeint deux êtres que la fusion a homogénéisé, où l’un et l’autre abandonnent leur différence pour se fondre dans une unité-totalité. « Deux êtres indissociables, dans une relation amicale et en même temps fusionnelle. J’aime cette ambiguïté, sous ses dehors ludiques. Tu peux être l’un comme tu peux être l’autre. Mais c’est le petit qui fond en premier : je meurs d’abord et je te tue après. Fusion : deux corps qui passent de l’état solide à l’état liquide sous l’action de la chaleur. J’aime cette définition » (François Xavier Courrèges)
Ici le public devient l’autre, comme l’une des entités de ce couple en jeu. Un public souvent individuel et anonyme à qui l’artiste ou l’œuvre s’adresse. Le couple est ici plutôt considéré comme une mise en relation (Charmatz), où la séduction peut parfois venir mâtiner les rapports (Borralho & Galante), où initier une auto réflexivité (Freeman).
Boris Charmatz, héâtre-élévision (2002)
Pièce chorégraphique en forme de poupées russes, héâtre-élévision est un spectacle réduit à un film, lui-même réduit à une télévision et présenté dans une installation. C’est une sorte de décoction, peut-être un suicide du spectacle vivant : que restera-t-il de l’odeur du travail des danseurs après l’anesthésie de l’écran et des pixels ? (...) Nous entendons ici venir désœuvrés, soutenus seulement par une danse qui ne s’arrête pas à son incarnation. Autant dire, en préjugeant absolument du résultat, qu’il s’agira bien de théâtre et de télévision, contre toute attente, et au-delà de l’apparent canular : de nos jours, la danse étend sa boue jusque-là, sans effort, et sans perdre l’âme qu’elle a depuis un certain temps abandonnée au profit de concepts autrement plus articulés de langage. Ici, du théâtre en son drame de corps absenté que l’on ranime par simulacre. Ici, de la télé-vision, pouvoir délégué à des danseurs à distance dont l’influence n’est pas directe (au contact entraînant des masses à la danse) mais hypnotique. Quel désir masochiste trouve à danser dans ces espaces si confinés ? Boris Charmatz
João Galante & Ana Borralho, Sexy MF (2006)
"Ça n’a plus de sens d’analyser seulement comment est composé un spectacle, mais de voir quelles sont les stratégies mises en place sur "scène" afin qu’il s’y passe quelque chose".
Sexy MF est une performance/installation de deux heures pour 12 performers (ce nombre peut changer en fonction de l’événement) et deux violonistes (ou un quatuor à cordes). Ce projet, réalisé à partir d’ateliers avec des "locaux" des villes où la performance est accueillie. Ces ateliers ont pour but de travailler et d’interagir avec des personnes variées jusqu’à les faire participer directement à la performance. Jouant sur la limite entre spectacle et installation, Sexy MF est basé principalement autour de trois thèmes : la recherche (comportement de genre et la relation entre le public et les performers), les ateliers et la création. Sexy MF est basé sur l’imaginaire érotique, questionnant les asymétries qui régulent l’identité sociale et les définitions masculin / féminin. Le spectateur est confronté aux personnages dont les corps nus sont totalement exposés dévoilant de manière évidente une ambiguïté dans le genre. Le public entre en relation frontale avec les performers et il peut circuler librement dans le lieu. Les 12 performers sont complètement nus et maquillés de telle manière qu’ils aient un genre (biologiquement) différent du leur. Le maquillage permet au corps de se transformer, les révélant au travers d’un "trompe-l’œil" : ce que le spectateur voit n’est pas ce qu’il semble voir et ce qu’il semble voir n’est pas ce qu’il voit.
Assis face à face aux performers, le public établit une relation très intime et directe avec eux (les yeux dans les yeux), sans parole et pendant une durée indéterminée. Pendant ce temps, le public entend, de façon répétitive une chanson d’amour avec des écouteurs. Le son d’ambiance est composé de chants d’oiseaux. Deux violonistes jouent également de la musique classique. C’est le spectateur qui définit le temps de la performance, le type de la relation (en choisissant le performer) et le moment où il/ elle peut partir. Les autres spectateurs attendent qu’un fauteuil se libère. Comme dans un jeu voyeur, chacun est libre de regarder, de l’extérieur la performance et les relations établies entre les autres ou peut choisir de participer à la performance plus tard.
Davis Freeman, Too shy to stare (2003)
Créé il y a 9 ans, Too shy to stare est une performance de 2 heures pour une jauge de dix spectateurs. Le dispositif est construit à partir d’une dizaine d’espaces cloisonnés où se déroulent des solos pour un spectateur. Pendant une dizaine de scènes, le spectateur est seul à chaque fois face au performer. Afin de voir la performance, chaque spectateur doit aller se faire photographier une journée auparavant. Les photos sont ensuite développées et collées sur un masque que les performers portent pendant les solos. Le spectateur se retrouve seul face à sa propre image. Cette frontalité est au cœur du travail. Les performers répètent la même scène pour chacun des membres du public et changent à chaque fois de masque, en fonction de leur spectateur. Too shy to stare crée l’illusion que le public "performe" pour lui-même.
Dans le prolongement de ce FOCUS, nous avons "joué" à former des couples pour souligner autant des relations connues, que d’autres types de relation afin de donner à voir des liens originaux. Nous nous sommes donc efforcés à trouver des connexions auxquelles on ne penserait pas de prime abord. Si d’autres couples vous viennent à l’esprit, vous pouvez nous les envoyer, pour compléter "l’extension de FOCUS" en cours de réalisation.
Judith Butler & Michel Foucault
Anne Teresa de Keersmaeker & J.S. Bach
Meg Stuart & Christoph Büchel
Merce Cunninghnam & John Cage
Lucinda Childs & Susan Sontag
Fanadeep ( Mr X & Mr John)
Tristan & Yseult
Zizi Jeanmaire & Roland Petit
Michel Houellebecq & Saint Simon
Myriam Gourfink & Odile Decq
Olivier Py & Sophie Perez
Fattoumi/Lamoureux & Hélé Béji
Mårten Spångberg & Diderot
François & Cecilia
David & Jonathan
Mylène Benoit & Bernard Stiegler
Bob Wilson & Ushio Amagatsu
Tale Dolven & Gustav Klimt
Xavier Leroy & Louise Bourgeois
Andros Zins-Browne & Sandy Williams
Laurel & Hardy
Gertrude Stein & Alice Toklas
Marcel Proust & Céleste
Liz Taylor & Richard Burton
Tina Turner & Ike Turner
Sue Ellen & JR (au début)
Simone de Beauvoir & Jean-Paul Sartre
Yoko Ono & John Lennon
Jean Cocteau & Jean Marais
Pierre & Gilles
Victor & Victoria
Gilles Deleuze & Felix Guattari
Rhett Buttler & Scarlett O’Hara
Roland Barthes & Jerôme Bel
Hadrien & Yourcenar
Rudolf Laban & Palamède
///// Envoyez vos propres accouplements que nous assemblerons dans l’extension de ce Focus, en ligne sur le site à : laboratoire@laboratoiredugeste.com
Quelques lectures pour prolonger la réflexion
Emmanuel Lévinas, De l’Un à l’Autre : Entre nous. Essais sur le penser-à-l’autre, Paris, Ed. Grasset, 1991
Martin Buber, Je-Tu, Paris, Ed. Aubier, 1992
Norbert Elias, La société des individus, Paris, Ed. Fayard, 1991
Edouard Glissant, Poétique de la relation, Paris, Ed. Gallimard, 1990
Judith Butler, Trouble dans le genre, Ed. La Fabrique, 2005
Les commissaires tiennent à remercier les artistes qui ont contribué à ce FOCUS, pour leur concours et leur enthousiasme.
Matthieu Bajolet :
Matthieu Bajolet a fait ses études au Conservatoire Supérieur de Lyon puis, à P.A.R.T.S. De 2006 à 2009, il est danseur au CCN de Caen avec Héla Fattoumi et Eric Lamoureux. Il travaille également avec Les Gens d’Uterpan, François Raffinot, Thomas Lebrun, Geisha Fontaine et Pierre Cottreau, Dominique Brun, Lionel Hoche, Vanessa Le Mat, Béryl Breuil. Il crée un duo avec Judith Gars à Mains d’œuvres en avril 2009, He’s dead Jim. Il travaille également avec Contour Progressif pour la Chair du Monde et ICI (Mylène Benoit et Olivier Normand). Il commence à travailler avec Joanne Leighton au CCN de Belfort en septembre 2010 : reprise de Display / Copy Only, création de la série des Made in... en décembre 2010, les Modulables en 2011, Exquisite Corpse en 2012.De 2006 à 2009, il est danseur au CCN de Caen avec Héla Fattoumi et Eric Lamoureux puis en 2011-12 pour Lost in Burqa. Il participe à l’édition 2011-2012 Transforme, Ecrire à l’abbaye de Royaumont en tant que chorégraphe.