Le Théâtre Brétigny, Scène conventionnée du Val d’Orge en partenariat avec l’ONDA et Arcadi organise une journée professionnelle autour de la question de la transmission des œuvres chorégraphiques contemporaines.
Mardi 19 octobre 2010 de 10h30 à 18h00
Intervenants ayant confirmé leur intérêt et leur disponibilité :
Brigitte Hyon, directrice du département formation et pédagogie au CND – Pantin (modératrice de la table ronde) ;
Véronique Fabbri, philosophe, chercheur à l’Université Paris VIII ;
Jean Luc Langlais, philosophe, professeur de philosophie ;
Geneviève Hoffman, helléniste, professeur d’histoire ancienne à l’Université d’Amiens ;
Jean-Marc Adolphe, directeur de la revue Mouvement ;
Simon Hecquet, danseur, notateur, enseignant à l’Université Paris VIII ;
Jean Christophe Boclé, chorégraphe, notateur en cinétographie Laban – enseignant en technique Alexander ;
Alban Richard, chorégraphe .
La Cie Studio Laroche-Valière – intervenants à la table ronde : François Laroche-Valière, chorégraphe ; Julien Monty : danseur, interprète engagé dans la recherche TransVersion ; Benoît Caussé : danseur, interprète engagé dans la recherche TransVersion Thomas Peyres : responsable de projet – médiation ;
Intervenants en cours de confirmation :
Un danseur de la Cie Maguy Marin ;
Jacqueline Challet-Haas , expert en notation, fondatrice du Centre d’Ecriture du Mouvement et Vice-présidente de l’International Council of Kinetography Laban ;
Myriam Gourfink - chorégraphe – en cours de contact via Arcadi - Aurélia Lefebvre) ;
Claire Rousier, directrice du département mémoire et recherche au CND – Pantin - (sous réserve) .
Cette journée à laquelle tous les professionnels de la danse sont invités, est l’occasion d’identifier et d’interroger à l’aune de perspectives critiques singulières et complémentaires, les différentes modalités, finalités et nécessités de la transmission des œuvres chorégraphiques contemporaines. Chorégraphes, interprètes, notateurs, chercheurs et philosophes interviendront au cours de cette journée. Il s’agit de questionner la transmission comme un acte dépassant le seul exercice de passation, d’interroger la fonction des médiums utilisés (présentation vivante in situ, notation, captation vidéo), de questionner l’économie du spectacle vivant (dispositifs de soutiens institutionnels) afin de considérer la transmission comme une expérience spécifique de création.
La transmission comme acte artistique. Dépassant le seul exercice de passation, l’acte de transmettre ne procède-t-il pas de l’expérience de création impliquant celle de (re)connaissance au sens de « (re)naître avec » ? Comment appréhender la relation entre l’auteur et l’interprète au sein de cette expérience envisageable sous l’éclairage de la traduction ? Comment la transmission réinterroge-t-elle, réoriente-t-elle l’œuvre et le processus de création qui l’a générée ? De quelle manière les médiums utilisés (notation, captation vidéo, présentation vivante in situ) reconditionnent-ils, reformulent-ils l’œuvre transmise ? La transmission et son économie. Quels sont les moyens et les cadres institutionnels qui permettent de soutenir la transmission des œuvres chorégraphiques contemporaines ? Quelles sont les formes de reconnaissance et de valorisation destinées à la transmission ? Ne faudrait-il pas renforcer les dispositifs de soutiens ou innover en adéquation avec cette nécessité artistique ? Pourquoi transmettre les œuvres chorégraphiques contemporaines ? Il est essentiel de soutenir la pratique de la transmission des œuvres pour des raisons fondamentales. Des raisons économiques : destinant leur budget à la production de nouvelles créations pour lesquelles elles sont incessamment sollicitées, les compagnies souffrent d’un manque de moyens nécessaires à la transmission de leurs pièces. Rares sont celles qui peuvent compter sur l’exploitation d’un répertoire pour assurer des ressources. Une meilleure visibilité : rares sont les compagnies qui peuvent présenter plusieurs pièces en même temps et constituer un répertoire. La visibilité du travail des artistes chorégraphes se révèle être lacunaire dans la mesure même où la diffusion d’une pièce chaque saison et pour un nombre de dates limitées ne favorise pas la venue des professionnels. Des soutiens diversifiés, une diffusion valorisée : la diffusion de pièces plus anciennes ayant rencontré un succès publique pourrait permettre aux compagnies d’être invitées dans d’autres lieux que ceux qui soutiennent régulièrement leurs créations. Ceci pourrait les aider à diversifier leurs soutiens et étendre leurs réseaux de diffusion. La conservation d’œuvres majeures : la question de la conservation des œuvres chorégraphiques a été souvent ignorée faute principalement d’obtenir les financements nécessaires. Il y a certes les travaux de certains chercheurs sur la notation, les vidéos et photos témoins, mais est-ce suffisant pour conserver une écriture chorégraphique comme matière vivante ? La transmission comme acte d’aboutissement d’un processus de création : l’acte de transmission est aussi un aboutissement pour permettre à la création de rester un acte vivant.
Cette journée professionnelle est initiée dans le cadre de la résidence de François Laroche-Valière, chorégraphe, au Théâtre Brétigny, Scène conventionnée du Val d’Orge. Elle s’inscrit dans la dynamique du processus de restitution d’une recherche intitulée TransVersion développée dans le cadre d’une résidence de recherche au Centre national de la danse – Pantin et d’une résidence longue à Mains d’Œuvres - Saint-Ouen. Cette recherche se situe d’après une visée de l’ensemble du Projet 2 avenues et de Signature (solo), pièce parachevant le cycle de ce projet, et porte sur la transmission de cette pièce. La recherche TransVersion est ainsi consacrée à la question de la transmission d’une écriture chorégraphique et notamment à ses incidences sur la création et l’interprétation.
« Je souhaite aujourd’hui m’interroger sur la transmission de la pièce Signature (solo) comme acte d’aboutissement de l’ensemble d’un processus de création qui va entre le surgissement et l’effacement, la présence et la disparition. Une recherche sur la transmission prend acte de ce phénomène, en questionne les modalités. Qu’est ce qui a lieu alors dans le transfert de l’écriture chorégraphique vers une réappropriation et dans un acte vivant ? Quelle est la place de l’auteur et celle de l’interprète alors convoqués à cette traduction ? » « La forme idéale de cette recherche serait de trouver, d’identifier, un lieu de passage où ce qui se transmet est dans l’acte et la forme de la transmission elle-même. » - François Laroche-Valière
Dominique Goudal, Directrice du Théâtre Brétigny, Scène conventionnée du Val d’Orge.